
Avril 2025 - @Le Tentacule presents...
Dune
Pour le mois d'avril 2025, Le Tentacule nous invite à remonter 33 ans en arrière. En 1992, souvenez-vous : vous aviez peut-être encore des cheveux (longs et gras, si vous kiffiez le grunge) ! C'est aussi l'année de la sortie de Dune, de Cryo Interactive, adaptation du fameux roman de Frank Herbert.
Mélange des genres surprenant, puisqu'il s'agit d'un jeu d'aventure ET de stratégie en temps réel... Ça promet ! Le jeu fut parmi les premiers à être sorti sur CD-ROM, avec du contenu supplémentaire dont des extraits du film de David Lynch. Pour ma part, je suis très curieux de découvrir ça.
Infos
- Sorti en 1992 sur PC/Amiga, 1993 sur Mega CD
- Disponible en abandonware
- Environ 11-15 heures selon HowLongToBeat
Ressources utiles
- Le fil du jeu sur Discord
- Téléchargements wink wink (à venir)
participant.es
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note moyenne
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Jeu terminé
🤓 Émulation sur PC
Déjà, il convient de remercier Le Tentacule pour sa proposition audacieuse, qui tombe pile dans un angle mort de ma culture JV (le jeu d'aventure PC des années 90, hors LucasArts) et me sort ainsi de ma zone de confort. Globalement, ça valait le coup ! L'ambition de ce Dune, de mélanger aventure et stratégie, est à saluer. Clavier en main, tout cela n'a pas toujours bien vieilli mais reste honorable !
La partie aventure est vite expédiée, plus proche du visual novel que du point 'n click, et permet surtout de guider le joueur dans sa progression. Et sur la partie stratégie, on note pas mal de lourdeurs, avec une boucle de gameplay répétitive et pas très profonde (visite des sietchs pour gérer les troupes, allers-retours au palais) aggravée par la vétusté de l'interface (plusieurs cartes à gérer, pas de zoom, pas de gestion d'unités ergonomique). Pour autant il faut reconnaître que ce gameplay est pertinent vis-à-vis de l'univers qu'il adapte, et qu'il parvient à créer un sentiment d'urgence bienvenu. D'autres éléments fondamentaux de l'oeuvre sont bien retranscrits en terme de gameplay (les pouvoirs de Paul qui facilitent progressivement les phases de stratégie) ou de mise en scène (l'évolution de notre personnage que l'on voit au travers du miroir). Aussi, vu l'époque et le style de jeu, je m'attendais a être davantage bloqué, hors la progression est plutôt fluide dans l'ensemble, avec des accompagnants qui ont souvent une idée de quoi faire ou de l'endroit où se rendre ensuite. Ça n'empêche pas quelques passages plus confus, ou l'usage de soluce apparaît nécessaire.
Heureusement, l'attrait principal est la direction artistique, quelque part entre le film de Lynch et une vision à la Moebius, le tout servi dans un excellent pixel art. La BO ethnico-electro-new age est également remarquable (la version remasterisée récente sur le bandcamp de Stéphane Picq vaut le coup, au passage). Techniquement il y a de jolies prouesses, comme le cycle jour/nuit ou les petites séquences de parcours de désert en images de synthèse. Scénaristiquement, il s'agit une version fonctionnelle mais très simplifiée de l'oeuvre d'origine. Le ton du jeu est sérieux, mais on s'amuse parfois d'intonations et d'enchaînements de dialogue un peu maladroits. Les évènements s'enchaînent un peu abruptement (les Fremens qui rallient Paul au bout de deux secondes, ce genre de choses) mais dans l'ensemble ça reste de très bonne facture et ces petites aspérités contribuent au cachet du jeu.
Bref, une bonne pioche, un peu trop surrannée en terme de gameplay pour vraiment en profiter, mais une jolie découverte artistique tout de même !
Jeu abandonné
🤓 Émulation sur PC
Avec ce Dune de 1992, je me suis aventuré dans un univers rétro : les jeux PC DOS du début des années 1990. Même si mon premier PC tournait sous Windows 95, j'ai eu l'occasion, enfant, de lancer quelques jeux sur cet ancien système. Je me souviens m'être cassé les dents sur le premier Civilization et avoir tenté quelques jeux sans en garder un grand souvenir.
Tout cela pour dire que jouer à ce Dune m'a donné l'impression de faire du rétro-gaming comme on peut visiter une exposition : c'est fascinant et en même temps bien lointain de ce que j'ai connu. Pour être très honnête, je n'ai pas réussi à le terminer et ne pense pas le relancer. J'admire toutefois la liberté des développeurs de l'époque qui, me semble-t-il, avaient une certaine ambition avant-gardiste pour leur jeu. Bien qu'on considère Dune II comme le pionnier des STR, son aîné a un côté totalement hybride entre jeu d'aventure et jeu de gestion (on ne peut pas encore parler de temps réel). Comme dans un STR, on contrôle des troupes et des "peons" à qui on assigne des tâches. Ici cela se réduit à trois fonctions : récolter des ressources, se transformer en troupes militaires, ou gérer l'aspect écologique. Mais contrairement à un STR classique où le joueur est forcément une sorte de démiurge invisible qui contrôle tout depuis le ciel, dans ce premier Dune on est plus dans un STR à la première personne. On incarne Paul Atréides qui se rend "physiquement" sur place pour donner ses ordres. On doit parler directement à nos troupes pour leur assigner des ordres. Pour ma part, c'est une expérience totalement unique de gameplay qui rend la gestion rapidement stressante. Là où un STR classique implique souvent des compétences de multitâche (gérer des ressources, faire évoluer des bâtiments et mener son armée au combat, par exemple), ce premier Dune est terriblement "mono-tâche".
Ça a son charme, mais aussi ses faiblesses que l'on ressent assez rapidement : on passe beaucoup de temps à se déplacer d'un point à l'autre et gérer ses unités "une par une" devient rapidement fatigant, surtout avec une interface utilisateur très rudimentaire où chaque action implique de passer par des boîtes de dialogue. Si vous avez beaucoup joué à des STR, vous aurez l'impression de jouer à une version "0.1 Alpha" de ce qui deviendra un STR.
Même si cela est historiquement fascinant, l'aspect gestion de Dune reste relativement pénible, mais cela est contrebalancé par sa partie aventure qui a un certain charme. Le pixel art des personnages fait main est absolument très convaincant et ses doublages très solennels m'ont particulièrement plu. Pas de doute qu'en 1992, les joueurs et joueuses de l'époque ont été bluffés par ces graphismes : les déplacements dans le désert en simili-3D ont dû être une expérience prenante.
À cela s'ajoute la magnifique musique de Stéphane Picq qui crée une ambiance unique, entre ambient space opera et expérimentation technoïde.
Allez dans Dune comme dans un musée : on est ici pour explorer un jeu pionnier, pas forcément pour se frotter à un gameplay particulièrement engageant.
Jeu abandonné
🧐 Support d'origine
C'est très joli toutes ces dunes, mais je ne sais pas quoi y faire, et la mission de produire des épices ne m'emballe pas.
Jeu joué
🤓 Émulation sur PC
Dune en envoie plein les yeux et les oreilles au départ. La vidéo de déplacement de l'orni, les musiques et les doublages en français c'est fort. On se rend vite compte cependant de la répétitivité du soft. Le gameplay est assez répétitif à base de déplacement, recrutement de troupes, retour au palais... Mais aussi répétitivité visuelle, tous les sietchs ou presque se ressemble, les chefs fremens partagent aussi souvent la même tête, et la vidéo de l'orni est toujours la même. Ajouté à cela une histoire décousue qui n'a pas beaucoup de sens, c'est un peu léger aujourd'hui, mais clairement à l'époque c'était impressionant.
Jeu joué
🤓 Émulation sur PC
Je m'arrête après 4-5h de jeu sur la version Mega CD. J'ai bien avancé (suis allé voir où j'en étais via un guide) mais plus très envie de continuer. J'irai voir le reste d'un oeil par le truchement d'un longplay je pense 😁
Belle découverte malgré tout, un jeu très cool artistiquement et globablement bien foutu, avec un mélange de gameplays qui devait très bien fonctionner à l'époque.
Jeu terminé
🧐 Support d'origine
J'avais d'abord fait le jeu à sa sortie à l'époque sur Amiga et j'avais adoré le concept, le mélange des genres et surtout sa musique (paix à ton âme, Stéphane).
Je l'ai refait l'année dernière (2024) et toute la magie opère encore aujourd'hui, je trouve. La DA mélange les dessins avec les capacités des ordinateurs de l'époque et les acteurs du film de Lynch et fonctionne toujours bien. Avec la version CD, on a une sorte de séquence en images de synthèse lorsqu'on se déplace en ornithoptère qui rappelle les meilleurs moments d'Imagina et les sons et les voix renforcent l'ambiance, mais pas autant que la musique qui est envoûtante, mystérieuse et planante à la fois (jetez vous sur l'album remasterisé de 2024 : https://stphanepicq.bandcamp.com/album/dune-spice-opera-2024-remaster-lp )
Je ne me souviens plus avoir vu la fin à l'époque mais, en tout cas, c'est chose faite maintenant. Il est moins long que le vieux souvenir que j'en avais et ce n'est pas plus mal.
Les différentes phases sont intéressantes mais un peu répétitives. Par contre, la répétitivité est complètement contre-balancée par le mélange des gameplays (exploration, discussions, gestion…) et l'histoire qui est bien retranscrite.
Et surtout, j'adore la philosophie de la fin du jeu et la « vraie » victoire au final qui va au-delà de la simple victoire guerrière.
Enfin, le syndrome du « encore 1 action et j'arrête » a marché à fond avec moi.