@Antoine-Velvet sur Pikmin le 22/06/2025

Jeu terminé
🧒 Remaster

★★★☆☆

Pikmin fait partie des jeux que j'ai toujours eu envie d'essayer tout en ayant du mal à comprendre son concept central. Comment le catégoriser ? On parle de RTS, de jeu tactique, de plateforme 3D, d'un jeu à la Lemmings ? Je n'ai cessé de me poser la question et la réponse qui me vient en tête est que Pikmin 1 est un long tutoriel qui permet de comprendre ce qu'est Pikmin.

Sous ses airs gentillets et relaxants se cache un jeu d'optimisation d'actions assez redoutable. Pour rappel, on incarne Olimar, un pilote qui s'est écrasé sur une étrange planète peuplée de Pikmins, des radis de l'espace déclinés en trois couleurs. On contrôlera donc ses Pikmins pour récupérer les 30 pièces de notre vaisseau et se barrer fissa.

Plusieurs éléments centraux me font dire que Pikmin n'est pas réellement un RTS : le fait que le joueur soit incarné dans le jeu, les contrôles et la quasi-absence de gestion de ressources et de construction de bâtiments.

Sans vouloir développer tous ces points, il est important de préciser qu'incarner Olimar fait que l'on est plus "général d'une armée" que "Dieu le père dans le ciel qui contrôle tout". Il faut se déplacer sans cesse, utiliser son sifflet pour ameuter ses petits bonhommes.

On arrive donc ici à un point tendu de Pikmin : ses contrôles sont simplifiés à l'extrême. Conçu pour la manette, on comprend rapidement comment interagir et contrôler ses troupes. Toutefois, cela ne va pas sans moments frustrants. Sélectionner des Pikmins d'une certaine couleur est une suite d'actions assez pénible : il faut siffler de sorte à les séparer puis utiliser le deuxième stick pour re-siffler sur le groupe que l'on veut contrôler. Siffler trop longtemps et le groupe est sélectionné. Même si on s'y fait au bout d'un moment, cela reste très pénible, surtout si, comme moi, vous avez joué des dizaines de milliers d'heures à des RTS : on aimerait avoir une souris.

La microgestion de ses troupes fait tout le sel du gameplay mais c'est aussi ce qui m'a fait 2-3 fois sortir de mes gonds. Dans ce jeu, il n'y a pas de pathfinding. Coupez un virage de manière trop sèche et la moitié de vos troupes restent coincées contre le mur, en contrebas ou partout mais rarement derrière vous. À cela s'ajoute que les Pikmins rouges et jaunes ne savent pas nager. Approchez-vous trop d'un plan d'eau et boom, sans que vous ayez rien demandé, voilà que vos troupes ont décidé de faire hara-kiri et de mourir dans une flaque d'eau. À cela s'ajoutent les phases de combat qui sont soit trop faciles (on lance des Pikmins sur les ennemis et hop ils meurent) ou alors assez dures comme la grenouille (je la hais, celle-là) qui saute et qui écrase vos radis cosmiques.

Bref, il y a des points de tension dans son gameplay mais dont les experts diront que "ah oui c'est vrai, mais tu verras, c'est corrigé dans Pikmin 2-3-4". Oui d'accord, mais le problème c'est que là je joue à Pikmin 1 en fait !

Pourtant, j'accorde volontiers que Pikmin a le mérite de proposer un gameplay qui est vraiment unique. Sous ses airs gentillets, se cache un jeu d'optimisation assez exigeant : on est constamment pressurisé par le temps et la limite des 30 jours pour récupérer les pièces du vaisseau est une épée de Damoclès qui fait que j'ai beaucoup planifié l'objectif de ma journée. J'ai très souvent dû relancer mon ancienne sauvegarde pour atteindre mon objectif. Il m'a fallu 12h pour ce premier playthrough et il est clair que si j'avais eu la possibilité de faire des savestates (notamment pour pouvoir recommencer directement un combat contre un boss), je l'aurais terminé bien plus rapidement.

J'ai eu ce sentiment étrange que, une fois le jeu terminé, j'avais enfin compris comment y jouer. Toutefois il est clair que j'ai actuellement plus envie de lancer Pikmin 2 que de faire un meilleur score sur le 1. Je suis donc davantage convaincu par la licence et par le concept que par ce premier opus qui sonne plus comme un long tutoriel un peu sec et difficile.

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