Medievil

Jeu terminé
😇 Émulation "officielle"

★★★☆☆

Ok, peut-être que je me suis un peu emballé sur ce coup-là. Au départ, je voulais juste participer au SORJ spécial Medievil en jouant au remake PS4 de 2019, mais de fil en aiguille je me suis retrouvé à boucler les quatre jeux de la licence. C'était parfois beau, souvent pénible, et je vais vous raconter tout ça, ma note finale ne concernant que le premier épisode.

Commençons par le premier opus de 1998, jeu bénéficiant d'un capital sympathie indéniable, dont on a tou.te.s au moins pratiqué la démo à l'époque. Expérience intéressante d'un point de vue nostalgique et historique. On ne peut que saluer la performance de cette jeune équipe anglaise, qui, alors que tout restait à inventer en matière de grammaire de JV 3D, a réussi à proposer une belle aventure, avec un souffle épique réel et une direction artistique soignée (bien qu'empruntant beaucoup à Tim Burton). On voit du pays, on a un peu peur, on admire la chouette ambiance gothico-medievale. Malheureusement, beaucoup d'aspects ont vieilli et rendent le soft régulièrement désagréable : il s'agit des classiques problèmes de caméra (difficile à manoeuvrer d'autant qu'elle est alterne constamment entre déplacement libre et fixité), d'imprécision des combats (les ennemis font des dégâts au contact, et SCE n'a pas eu l'idée du système de lock, introduit dans Zelda 64 la même année ; on peut saluer la cohérence entre fond et forme, c'est mignon de voir notre grand squelette dégingandé donner des grands coups dans le vide, mais ça reste pénible au final), de difficulté mal dosée (pas de checkpoint, pas de réinitialisation de santé entre les niveaux), bref tout ce qui fait classiquement galérer dans le jeu PS1 de l'époque. Je devrais mettre 2, mais allez, on va passer à 3/5, parce qu'on est trop laxistes, pour faire râler Lambinus, et parce qu'il est mignon quand même, ce petit squelette qui regarde vers nous quand on tourne la caméra et dont le crâne fait "poc" quand on le cogne au plafond.

Ensuite, Medievil 2 : il est un peu mal aimé, mais pour le coup je l'avais fini à l'époque et j'en gardais un bon souvenir. Le jeu parvient en changeant d'époque à proposer une ambiance gothique urbaine du plus bel effet (mais au prix d'un scénario moins cohérent, et d'une progression plus décousue). La maniabilité est légèrement plus précise, les collisions avec les ennemis moins punitives, mais tout cela reste assez bordélique (certains boss peu lisibles, notamment) et on a l'impression que plutôt que de corriger les défauts en profondeur, les devs ont surtout baissé la difficulté pour fluidifier la progression. Symptomatique d'une série qui peinera à se renouveler ensuite. Un 3/5 de coeur, allez.

Sur Medievil Resurrection, ça se gâte un peu. Ce remake PSP n'est pas fondamentalement mauvais ; techniquement il est très propre, la nouvelle direction artistique un peu moins sombre que l'original reste très correcte et le dépoussiérage de la jouabilité (on peut enfin locker les ennemis) et du level design est appréciable. Malheureusement, ces ajustements ne rendent pas le jeu vraiment meilleur, tout juste moyen (c'est très scolaire) ; certaines sections de l'original sont coupées (nombre des derniers niveaux), remplacées par un hub central, des mini-jeux, et un niveau original (le port des pirates), sans grand intérêt. Et surtout, les dialogues et ajouts scénaristiques sont vraiment lourdingues, à base de sidekick rigolo, et de sarcasme paresseux, quand ce n'est pas gratuitement graveleux ; quelques répliques font sourire grâce à l'abattage de Benoit Allemane (ici narrateur), mais c'est globalement très malvenu. 2/5 pour être sympa, allez. On est vraiment sur du jeu Sony moyen de l'époque.

Pour finir sur Medievil 2019, c'est un remake curieux car malgré la refonte graphique et les quelques ajustements de gameplay, le design général est inchangé par rapport à 1998. On a donc de jolis graphismes assorti d'un game design complètement anachronique. Il vaut mieux jouer à l'original pour avoir la patte 32bit de l'époque, à mon humble avis. 2/5 pour l'effort.

En bref, je continuerai de garder Dan Fortesque dans mon coeur, mais je suis assez dubitatif quant à sa capacité à redevenir pertinent un jour, tant son caractère un peu branquignol et mal fichu semble contaminer l'ADN de sa série de jeux. La rumeur voudrait qu'un remake du 2 par l'équipe de la version 2019 soit dans les cartons, on verra bien.

Jeu abandonné
🤪 Émulation sur autre support

★☆☆☆☆

Un scandale ! Le genre de platformer 3D qui vous fait réévaluer Crash Bandicoot à la hausse.

Jeu terminé
🧒 Remaster

★★☆☆☆

Dans mon imaginaire, MediEvil était un classique de la PS1 qu’il fallait que je fasse un jour. C’est désormais chose faite, et je n’avais pas totalement tort : c’est effectivement un jeu PS1 très classique.
Après des années de jeux de plateforme 2D à mascotte, cette première génération de plateformers 3D cherchait elle aussi à capitaliser sur le phénomène Mario 64, mais, pour reprendre un terme à la mode en game design, rares sont ceux qui atteignaient le même niveau de craftsmanship — difficile à traduire en français : la qualité du produit fini ? l’artisanat ? Bref, vous voyez l’idée — que Nintendo. MediEvil n’est pas, en soi, un mauvais jeu. Son univers évoque une sorte d’Étrange Noël de Monsieur Jack qui rencontrerait Ghosts’n Goblins (quand Fortesque lance des couteaux, j’ai tout de suite pensé à Arthur). La musique est appropriée, les personnages sont amusants et variés. C’est un peu cliché, certes, mais ce n’est pas bien grave au final. Le jeu a clairement une âme sur le plan esthétique. Non, le vrai problème de MediEvil, c’est son manque de polish au niveau du gameplay. En quelques mots : tout m’a semblé approximatif. Les combats sont globalement peu intéressants. On ne sait jamais vraiment quand on reçoit des dégâts — détail tout bête, mais il n’y a aucun son quand on en prend, seulement quand on est proche de la mort. La difficulté, elle, manque totalement de progressivité : elle oscille sans cesse entre le beaucoup trop facile et le beaucoup trop dur. Je passe sur l’aspect plateforme, qui est une catastrophe, ainsi que sur la gestion de la caméra, totalement hasardeuse — un mal récurrent à l’époque. Pour le dire rapidement : quand on veut la contrôler, on ne peut pas, et quand on peut, on finit toujours par s’obstruer la vue. Autre défaut : un manque de lisibilité. Il est souvent difficile de savoir où l’on peut sauter ou avec quels objets interagir. Pour donner un exemple (petit spoil) : à un moment, on se retrouve dans une forteresse où trois gars sont pendus par les bras au-dessus d’un feu. Que faire ? Casser la corde les fait tomber dans le feu et mourir. On cherche donc une solution pour éteindre le feu. J’ai fouillé le niveau à la recherche d’eau, ou de quelque chose d’équivalent. Rien. J’ai alors essayé mes armes : l’épée ? Rien. La hache ? Rien. La masse ? Toujours rien. Dépité, j’ai fini par consulter un guide, qui indiquait qu’il fallait donner trois coups de masse pour éteindre le feu. Ce genre de déconvenue ne serait jamais arrivé dans un jeu Nintendo, où la solution aurait été immédiatement comprise. À cela s’ajoutent l’absence totale de checkpoints dans les niveaux et le fait qu’on ne regagne pas de vie à la fin d’un stage. Je me suis donc souvent retrouvé à farmer des niveaux faciles. MediEvil ne manque pas de bonnes idées, mais elles restent malheureusement trop diluées dans cette approximation générale. La version PS1 me provoquant instantanément une cinétose des enfers, je me suis rabattu sur la version remasterisée PS4, qui est, franchement, minimaliste. Autant je pardonne à un jeu PS1 d’être « un jeu PS1 », autant un jeu PS4 avec un gameplay de PS1 rend l’expérience difficilement satisfaisante. On est d’autant plus surpris de se heurter encore à des limitations de gameplay.
Il y aurait eu matière à un vrai travail de refonte (un remake, en somme), qui n’a clairement pas eu lieu. Ce remaster ne risque pas d’attirer de nouveaux joueurs. MediEvil, comme Sir Fortesque, risque de rejoindre son cercueil : celui des licences mortes et enterrées.

Jeu terminé
🤪 Émulation sur autre support

★★★☆☆

Je ne m'attendais pas à aller au bout (ou même à y toucher plus de 5 minutes), et pourtant me voici après avoir terminé Medievil avec tous les calices.

Un jeu excellent par son ambiance : le mélange de gothique et de cartoon rigolo fonctionne très bien, la musique est sympa, et visuellement, certains passages restent étonnamment jolis. Le jeu parvient relativement bien à se renouveler et à offrir quelques idées de gameplay intéressantes.

Évidemment, la caméra est une caméra de jeu PS1 en 3D, les combats et la plateforme sont parfois très crispants de par leur imprécision... Mais bizarrement ça ne m'a pas trop rebuté, le charme du jeu a totalement opéré sur moi, plus d'un quart de siècle après sa sortie.

Jeu abandonné
🤓 Émulation sur PC

★☆☆☆☆

Si vous aimez l'esthétique conventionnelle d'Halloween, qui permet de donner à la mort le visage acceptable et rassurant de jolis jouets en plastique et produits en série, il est indispensable de se lancer dans Medievil. Mais, si juste, vous aimez le jeu vidéo, alors ce n'est vraiment pas la peine.