Jeu terminé
🧐 Support d'origine

★★★☆☆

Allied Assault, je connaissais à l'époque, mais d'assez loin. J'ai bouclé Frontline, l'épisode cousin sur console, mais pour celui-ci, je n'avais ni l'ordinateur ni les réflexes suffisants pour en profiter dans de bonnes conditions. J'ai assisté aux séquences les plus spectaculaires chez un pote PCiste, retenté chez moi à quelques reprises, avant d'abandonner rapidement pour retourner à mes préoccupations de consoleux. Vingt ans plus tard, je réussis cette fois à le finir, en une dizaine d'heures en difficulté standard ; encore une belle revanche sur la vie grâce à SoRJ. Et il faut avouer que le jeu a de beaux restes. C'est une expérience de FPS à gros budget typique de l'époque, avec peu de fonctionnalités avancées (pas de visée à l'épaule ni touches spécifiques pour le lancer de grenades par exemple), des étendues parfois un poil trop grandes à parcourir, du script présent mais pas trop, des ennemis à intelligence variable (la plupart du temps en embuscade et nous repérant de loin, ce qui a le mérite de maintenir la pression mais engendre du die & retry et de la frustration. Leur comportement en face-à-face en revanche est plutôt convaincant, ça se coordonne, ça balance de la grenade, etc.). La variété des situations proposées est louable (champ de bataille chaotique, infiltration nocturne, cache-cache dans les villages en ruine..). Techniquement, les modélisations anguleuses sont d'époque, mais ça reste très propre (le pire étant quelques animations étonnantes d'ennemis marchant en crabe, et les inénarrables bergers allemands bondissant comme des lapins de garenne). La physique des armes est réussie, on ressent bien leur impact sur les ennemis grâce à un système d'animation très soigné. Artistiquement, c'est honorable mais pas exempt de reproches. Sur l'aspect purement plastique, le jeu garde une identité visuelle et sonore très agréable, dans la veine des Private Ryan et Band of Brothers dont il s'inspire. En revanche, c'est moins réussi en terme de mise en scène. Pour une production avec de telles velléités cinématographiques, le jeu ressemble davantage à une succession de péripéties disparates qu'à une fresque épique ; il manque des transitions et une histoire pour lier tout ça. Et pour en revenir aux productions Spielberg, le jeu en édulcore quand même beaucoup le propos. C'est autant lié à l'âge du jeu qu'à une volonté de rester grand public, mais on perd en noirceur pour ne garder qu'une solennité un peu cul-cul, c'est dommage (On ne va pas refaire le débat sur l'opportunité de créer des oeuvres de divertissement sur la guerre, mais personnellement à ce compte là je préfère quand c'est plus typé série B, à la Wolfenstein). En bref, un poil longuet et mais encore très fringuant et spectaculaire.

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