Jeu terminé
🧐 Support d'origine

★★★☆☆

Un jeu qui m'intriguait depuis des années, après l'avoir croisé dans les pages des magazines de l'époque. J'étais hésitant depuis tout ce temps car au delà de la promesse d'une ambiance hors-norme, il y avait aussi la crainte d'un gameplay un peu nul (ce système de jeu d'action sans action à la Clock Tower m'a toujours interloqué). Au final, les attentes comme les craintes s'avéraient fondées.

Car le système de jeu n'apparait pas à la hauteur de l'ambition initiale de mixer aventure et survival. Certes, on peut se balader librement dans l'hôtel, observer les routines des pensionnaires et fouiner un peu partout ; mais d'une, les énigmes sont rarement très intéressantes (il s'agit la plupart du temps d'arriver au bon endroit, au bon moment) ; de deux, les différents systèmes et sous-systèmes ne sont pas bien clairs ; de trois, la gestion du déroulement temporel manque de souplesse ; et enfin, les mécaniques d'infiltration ne sont pas terribles et vite frustrantes. Cela donne une courbe de progression assez bizarre ou : dans un premier temps on est paumé par les différentes surcouches de mécaniques de jeu (les objets principaux, les consommables, les bouquins, le troc, la santé mentale, les autres stats, etc.) ; ensuite, on se rend compte que tout ceci ne sert à rien et on se concentre sur l'essentiel (espionner les pensionnaires et choper les objets spéciaux) ; enfin, on boucle le jeu plus ou moins laborieusement en esquivant les confrontations autant que possible. Personnellement je n'ai pas trouvé cela trop dur ou injouable (les mauvaises rencontres ne sont pas tellement punitives, et on peut toujours charger sa sauvegarde), ce n'est en revanche pas très plaisant.

C'est dommage car malgré tous ces défauts, le jeu reste fort attachant. Son ambiance bizarre est très maîtrisée, le mélange horrifique/cartoon fonctionnant étonnamment bien. Les personnages sont le gros point fort du jeu (les chiens-momies ! Catherine ! Judgment Boy !) ; le discours final reste plutôt simple voire convenu, mais toute cette ménagerie de névrosés est tellement iconique qu'elle reste en tête longtemps après la fin du générique. Non seulement je me souviendrai longtemps de mon séjour à la Gregory House, mais je n'exclus pas d'y refaire un petit tour un jour, malgré le gameplay pété, pour vérifier si je n'ai pas manqué une ligne de dialogue ou interaction rigolote ici ou là.

Il s'agit donc d'un de ces rares jeux plutôt pénible à jouer, mais qui parviennent à se rattraper grâce à leur ambiance. Un solide 3 étoiles, mais à réserver aux retrogamers de l'extrême un peu masochistes.